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Photo : Robert Fleury

Marie-Danielle Croteau



Biographie

Biographie

Marie-Danielle Croteau a besoin d’espace et d’horizon pour se sentir libre et heureuse. Elle a vécu pendant de longues années sur un voilier au milieu de l’océan, entourée de sa famille. Maintenant, elle partage son temps entre un petit village d’Amérique Centrale et le Québec, toujours animée par de grandes passions.



Née en août 1953, Marie-Danielle Croteau est la septième d’une famille de neuf enfants de Saint-Élie d‘Orford en Estrie. Petite fille, elle imagine de belles histoires de liberté qui ont pour héroïne la mer. Mais la réalité est tout autre: elle se lance dans des études de communication et d’histoire de l’art, et fait carrière principalement au Musée des beaux-arts de Montréal et à Radio-Canada. Puis ses rêves de jeunesse prennent le dessus: Marie-Danielle et son mari, pilote de brousse, partent travailler en Afrique comme volontaires d’un projet humanitaire. C’est là que naîtront leurs deux enfants et que Marie-Danielle écrira son premier roman.



Les cinq ans d’Afrique seront suivis par une dizaine d’années en mer et en famille, et par de nombreux contes, récits et romans aussi bien pour les enfants que pour les adolescents et les adultes. Chez Dominique et compagnie, Marie-Danielle Croteau transmet aux enfants son amour pour la vie, pour les voyages et pour l’autre. Elle s’est réinstallée à terre pour répondre aux besoins de ses enfants, mais la mer est toujours dans son cœur et dans son quotidien, tout près de chez elle. Et puis Marie-Danielle continue d’alimenter sa machine à rêver avec de nouveaux projets et de nouvelles passions. Car elle le dit, c’est ce qui la fait vivre. Ses deux plus récents albums, publiés chez Dominique et Compagnie, mettent en scène la petite Lola Chocolat et son ami le singe Monotiti. Il suffit de tourner les pages pour découvrir ce qui attendait Marie-Danielle après l’océan.




Révélations loufoques

Quel genre d’enfant étiez-vous à l'école ?
Timide et studieuse. J'adorais l'école, et, à cette époque, ce n'était pas un défaut. J'étais presque toujours première de classe, mais je n'avais pas grand mérite. Mes aînés fréquentaient l'université et m'approvisionnaient en livres, ce qui n'était pas courant à la campagne. Car il faut préciser que mon père était agriculteur et que j'avais huit frères et sœurs. De la première à la troisième année, j'ai fréquenté l'école du rang. Il y avait une seule grande classe et tous les élèves du primaire, de la première à la septième, y étaient réunis. L'institutrice habitait sur place, dans un petit logement de service, et le vendredi, nous devions tous cirer le parquet. Je me rappelle encore l'odeur de la poudre verte que nous devions étendre en « patinant », chaussés de chiffons doux.

Racontez-nous une de vos plus grosses bêtises.
Presque tous les enfants qui fréquentaient l'école du rang voyageaient en autobus et apportaient leur « lunch ». Nous mangions sur nos pupitres, débarrassés pour la pause du midi. Ensuite, nous allions jouer dehors et rentrions au son de la cloche. Comme j'étais timide et même un peu sauvage, et comme je détestais les jeux qui se pratiquaient dans la cour de récréation, il m'arrivait souvent de me réfugier dans le petit bois situé derrière l'école pour lire ou simplement rêvasser. Un jour, j'étais tellement perdue dans mes rêveries que je n'ai pas entendu la cloche sonner. Quand je me suis finalement réveillée, il n'y avait plus aucun bruit dans la cour. J'étais seule dehors. L'institutrice était une femme extrêmement sévère et je craignais fort d'être punie. Alors, j'ai inventé un mensonge que je me suis efforcée d'oublier ensuite parce que mentir, c'était inconcevable. Une énorme bêtise à mes yeux.

Quel est votre meilleur souvenir de lecture ?
Bien que je ne me rappelle plus du tout de l'histoire, mon meilleur souvenir de lecture est La ballerine de Majorque de Paul-Jacques Bonzon. Ce dont je me souviens, c'est que ce livre m'avait transportée et donné à jamais le goût de l'exotisme. Depuis lors, je cherche désespérément un exemplaire de La ballerine.

Quels sont les personnages de fiction que vous préférez ?
Les femmes courageuses, artistes, non conventionnelles. Comme dans la vraie vie. En littérature jeunesse : les petits garçons coquins, drôles, tendres et rêveurs. Comme dans mes romans jeunesse.

Quelles sont vos sources d'inspiration ?
Une seule source d'inspiration : la vie. C'est pourquoi je me suis fait une vie pleine, riche en découvertes, mouvementée, aventureuse.

Quand et pourquoi avez-vous décidé de vous consacrer à la littérature jeunesse ?
J'ai toujours écrit ou enfin presque... À 7 ans, j'écrivais des petites histoires de souris. Adolescente, j'écrivais des poèmes et des chansons. Et tout ce temps, je rêvais de devenir écrivaine. Quand mes enfants étaient tout petits, je leur racontais des histoires. Chacun choisissait le sujet à tour de rôle et j'improvisais. Et puis j'ai publié mes deux premiers romans. Pour adultes. La maison d'édition m'a demandé si j'étais intéressée à écrire pour les adolescents. Je n'ai pas eu besoin de réfléchir longtemps. Mon adolescence avait été une période très effervescente, très contestataire, et je me la rappelle dans les moindres détails. Je me suis dit que j'avais bien des choses à dire aux adolescents, par l'intermédiaire de personnages de leur âge. J'avais le pouvoir de leur faire vivre des situations dont, adolescente, je ne comprenais pas la nécessité et ne voyais pas l'issue, mais que je pouvais résoudre en tant qu'adulte. Ça m'a passionnée. Ensuite, j'ai voulu écrire pour mes propres enfants, qui commençaient alors l'apprentissage de la lecture. Et puis j'ai continué. Mes enfants ont grandi, mais les enfants de mes livres auront éternellement 8 ou 9 ans. C'est le meilleur des deux mondes.

Que ressentez-vous quand vous écrivez un livre pour enfants ?
Je sens que le monde s'arrête et j'adore ça. J'ai l'impression de faire l'école buissonnière par rapport à ma vie d'adulte. Je me sens libre et heureuse. Je me sens rajeunir.

Quand, où et comment travaillez-vous ?
J'écris quand je peux, le matin ou le soir, mais rarement le jour durant l'année scolaire puisque je supervise le programme d'éducation à distance de mes enfants et que mon mari et moi tenons un petit café Internet. C'est donc là que je travaille, avant ou après les heures d'ouverture. Quant à savoir comment je travaille, voilà une grande question. Quand je commence une histoire, c'est qu'elle a mûri depuis bien longtemps dans ma tête. Si je peux la raconter à quelqu'un, c'est que je suis prête à l'écrire. Je connais le début, le déroulement général et la fin. Les détails, je les trouve au jour le jour et c'est ce qui constitue le merveilleux de l'écriture, toutes ces découvertes que l'on fait au sujet de ses personnages. Une chose est certaine en tout cas : lorsque j'écris, je disparais. On peut me parler, faire jouer de la musique à tue-tête, casser du béton : je n'entends rien. Je suis entièrement plongée dans un autre univers.

Révélez-nous un détail intéressant qu'aucun journaliste ne connaît !
Moi qui ai vécu une quinzaine d'années sur un bateau et qui ai fait en voilier plus de la moitié du tour du monde, j'ai peur de l'eau...

Que souhaitez-vous dire à vos lecteurs ?
On a qu'une vie. Il serait triste d'arriver à la fin et d'avoir plein de regrets. Faites en sorte que ce ne soit pas votre cas.

Une petite question hors sujet pour terminer : quel est votre plat préféré ?
Les crevettes au lait de coco. Les miennes sont imbattables !


Bibliographie

 
Livres publiés sous la marque DOMINIQUE ET COMPAGNIE
Un gnome à la mer
La grande aventure d'un petit mouton noir
Raconte-moi la mer
Une grosse surprise pour Petit Pingouin
Petit Ours et Petit Pingouin - Amis pour la vie
Une grosse surprise pour Petit Ours
Giroflée Pois-cassé
Au boulot, Docteur Petitgros!
Lola Chocolat
Lola Chocolat et le petit croco
Un livre à la mer
Gabriela et la vague géante
Gabriela et le fantôme du cocotier
Gabriela et la guerre des cocos
L’hiver de Gabriela
Gabriela et le chat sur le toit
Gabriela à l’école de la plage
Réglisse solaire
Le secret du carnet bleu
Gouttes d'océan
 


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