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Photo : Yves Lacombe
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Lucie Papineau |
BiographieLucie Papineau a réalisé son rêve de petite fille en devenant écrivaine. À l’âge de 9 ans, coup de foudre pour La petite Fadette de Georges Sand. Elle découvre le monde de l’imaginaire, un univers qu’elle veut partager avec tous les enfants.
En 1987, elle devient la rédactrice du Petit Devoir, un cahier hebdomadaire destiné aux 6-12 ans qui paraît durant deux ans dans le journal Le Devoir. Elle touche à différents métiers faisant appel à l’écriture. Elle est tour à tour chroniqueuse, rédactrice de guides pédagogiques et de communiqués pour la radio, enseignante auprès de jeunes et d’adultes en difficulté. Elle est aujourd’hui auteure jeunesse et directrice des collections de livres pour bébés et d’albums illustrés chez Dominique et compagnie.
Pétillante et pleine de vie, Lucie Papineau plaît à toutes les générations grâce à son style et aux thèmes qu’elle aborde dans ses livres. Rien n’est jamais trop beau ou trop travaillé pour les enfants. Elle les juge souvent plus sensibles que les adultes à la musique des mots et à l’humour des illustrations. Ses livres sont rigolos, touchants, poétiques et écrits avec une précision qui évite au jeune lecteur de se perdre dans le récit. Lucie Papineau exerce son art avec bonheur : elle aime les enfants.
De plus, elle trouve passionnant son travail de directrice de collections chez Dominique et compagnie. Un album, c’est une rencontre entre deux créateurs et l’album est réussi si cette rencontre se passe bien. « Le texte est un peu un cadeau que l’auteur fait à l’illustrateur… qui lui fait ensuite un cadeau encore plus merveilleux en parant son texte des couleurs de leurs imaginaires réunis. » Lucie Papineau crée et offre de beaux livres illustrés à de jeunes ou très jeunes lecteurs qui découvrent ainsi un univers où l’imaginaire est roi.
L’auteure est une habituée des animations auprès des enfants, que ce soit à l’école ou en bibliothèque. Elle parle du métier d’auteur, raconte ses romans ou ses albums, présente les étapes de la création d’un livre en s’appuyant sur des illustrations et sur des anecdotes personnelles. Invitée régulièrement dans les salons du livre, elle est très proche de son public et à l’écoute des questions et des remarques.
« Les enfants, on les rejoint par des chemins différents chaque fois. Pour moi, rejoindre les enfants et me mettre à leur niveau, ce n’est surtout pas niveler par le bas. Au contraire. Si je leur donne des livres de qualité, ils vont l’apprécier. »
Révélations loufoquesQuel genre d’enfant étiez-vous à l'école ? J'étais timide, timide, timide à la puissance trente-douze... Aller faire corriger mon cahier au bureau de la maîtresse était un supplice terrible, juste parce qu'il fallait aller en avant de la classe... Mon cœur battait la chamade dans mes oreilles et j'en perdais carrément la voix... Le ballon chasseur était un autre supplice chinois, car personne ne me voulait dans son équipe tellement j'avais peur du ballon... Mais lorsqu'il s'agissait d'inventer des histoires, de jouer dans une pièce de théâtre ou de dessiner des bonhommes-gouttes-d'eau avec ma meilleure amie Maryse, alors là, toute trace de timidité s'envolait comme par magie !
Racontez-nous une de vos plus grosses bêtises. Nous avions reçu quatre petits canetons pour Pâques (on était quatre enfants) et ils foirassaient allègrement dans notre cour de banlieue. Un matin, j'ai eu la bonne idée de les apporter dans la salle de jeux au sous-sol, de les déguiser en héroïnes extrêmement romantiques à robes longues des contrées exotiques, puis de les oublier dans notre gros coffre rempli de jouets et de déguisements pour nos pièces de théâtre bijournalières... Le soir venu, maman a jeté tous nos costumes à la poubelle : ses vieilles robes longues hyper romantiques, son ancienne cape d'infirmière servant de cape de vampire… J'avais perdu un de mes trésors les plus précieux à cause de mon étourderie et de mon obsession à jouer avec nos canards comme si c'était des héroïnes de roman !
Quel est votre meilleur souvenir de lecture ? Il y en a trop pour qu'il y en ait un meilleur... Quelques-uns au hasard : L'escapade de Paulo (un petit album illustré à 3 francs 6 sous). Je devais avoir 6 ans et j'ai dû relire cette histoire au moins 200 fois. J’adorais les images (Paulo était très mignon). Il assumait son envie de vivre une escapade, mais se rendait vite compte qu'il avait très envie de retrouver son nid tout chaud... Vers 10 ou 11 ans : La petite Fadette, de George Sand, une révélation, le bonheur à l'état pur. Et un nombre incalculable de livres extrêmement romanesques, avec héroïnes en robes longues de préférence dans des contrées exotiques ! Jeune ado, je me suis pâmée pour Manon Lescaut, La princesse de Clèves, L'amant de lady Chatterly, Jane Eyre, etc.
Quels sont les personnages de fiction que vous préférez ? Je ne peux pas répondre à ça. Il n'y a pas de critères pouvant définir un personnage de fiction que j'aime. Ni une personne en chair et en os, d'ailleurs.
Quelles sont vos sources d'inspiration ? La vie, les livres, les films, les voyages, les amis, les discussions, les paysages, les ambiances, les enfants, les animaux, le vélo, les balades en voiture, la musique, le plaisir, la douleur, les souvenirs, les rêves, la gourmandise, l'amour et tout le reste...
Quand et pourquoi avez-vous décidé de vous consacrer à la littérature jeunesse ? J'avais 25 ans et j’étais rédactrice du journal Le petit Devoir (un encart hebdomadaire du journal Le Devoir destiné aux 6-12 ans). Je travaillais avec beaucoup d'illustrateurs, lisais des livres jeunesse pour écrire mes articles et écrivais des petits contes pour le journal. En plus, la mère de ma meilleure amie s'appelait Ginette Anfousse et j'ai lu Les catastrophes de Rosalie avant même qu'il soit publié. Comme je rêvais de me « consacrer » à la littérature depuis aussi longtemps que je me souvienne (ou presque), écrire un roman jeunesse a été la suite logique de tout ça. Je ne savais pas que je mettais le pied dans un engrenage qui allait littéralement changer ma vie !
Que ressentez-vous quand vous écrivez un livre pour enfants ? Une grande liberté. Et je vois plein d'images dans ma tête. Les images sont hyper importantes pour moi. Comme j'écris beaucoup d’albums, j'appelle mes textes des « bas de vignettes » ! J’écris souvent pour un illustrateur en particulier, ça m'aide à colorer mes images imaginaires… Non, non, ce n'est pas toujours pour le séduire... (Voir : détail intéressant qu'aucun journaliste ne connaît.)
Quand, où et comment travaillez-vous ? Comme j'écris le premier jet à la main, je peux écrire un peu n'importe où. Les quatre livres du Pays monstrueux ont été écrits dans des restos aux quatre coins du pays, alors que j'étais en tournée dans les écoles... une tournée de plus de trois mois !!!Mais, la plupart du temps, j'écris à mon bureau avec mon chat couché au beau milieu de mes notes et de mes crayons... J'adore le son du ronron quand j'écris !
Révélez-nous un détail intéressant qu'aucun journaliste ne connaît ! J'ai déjà écrit un roman dans le but inavouable de séduire un illustrateur (j'étais trop timide pour lui parler autrement). Et j'ai réussi !
Que souhaitez-vous dire à vos lecteurs ? Que les livres sont de grands amis qui nous accompagnent partout... et qu'il est permis de rêver !
Une petite question hors sujet pour terminer : quel est votre plat préféré ? Là aussi, il y en a beaucoup trop ! Dernièrement, j'ai inventé une recette de pétoncles au coulis de mangue, cardamome et cari vert. C'était pas mal du tout, mais je n'en mangerais pas tous les jours ! J'aime quand ça change, découvrir de nouvelles saveurs, des nouveaux ingrédients, de nouvelles alliances. J'adore cuisiner et partager ce plaisir avec des amis. Je suis très curieuse en matière culinaire... et en d'autres matières aussi !
Bibliographie
Animation(s) proposée par Lucie Papineau
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