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Photo : Marie-Josée Legault
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Sylvie Robergewww.sylvieroberge.ca |
Très jeune, Sylvie Roberge est attirée par les livres. Le monde imaginaire qu’ils dépeignent l’enchante. À l’âge de 8 ans, elle se met à écrire : des poésies, des textes descriptifs ainsi qu’un petit roman d’aventures qu’elle a conservé précieusement.
Pendant ses études au baccalauréat en enseignement préscolaire et primaire elle s’inscrit à un cours de littérature enfantine qui la passionne et qui sera déterminante sur l’orientation de sa carrière. Après avoir complété une maîtrise en didactique de la littérature jeunesse, elle choisit de transmettre cette passion en animant le livre auprès des enfants et en enseignant ce qu’elle a appris aux futurs enseignants, aux parents et aux éducateurs en milieu de garde.
Raconter ce qu’elle imagine et ce qui la touche n’est pas facile : elle craint de ne pas être à la hauteur. Mais le plaisir d’écrire est trop fort : elle se lance. Nous en sommes ravis.
Chez Dominique et compagnie, dans la collection À pas de loup, elle a d’abord publié Qu’on me chatouille les orteils !, suivi de Je ne suis pas une poule mouillée deux histoires qui mêlent avec bonheur vie quotidienne et fantaisie.
Elle conçoit ensuite la collection documentaire Curieux de savoir qui comporte trois séries totalisant vingt-sept titres destinée aux enfants de 6 ans et plus.
Dans la collection À pas de souris, elle développe les séries Lis et raconte, Grignote les mots et Gribouillis dont elle signe également les textes conçus à l’intention des enfants d’âge préscolaire.
Après avoir exploré avec bonheur plusieurs genres littéraires, une rencontre émouvante avec un petit garçon autiste, il y a plusieurs années, lui a finalement inspiré l’écriture d’un premier ouvrage à l’intention des lecteurs de douze ans et plus. Ce roman, intitulé Dans la tête de Marguerite, donne la parole à une adolescente atteinte d’autisme qui raconte, à travers les souvenirs bouleversants qu’elle garde en mémoire, ce qu’elle est incapable d’exprimer verbalement.
Révélations loufoquesQuel genre d’enfant étiez-vous à l'école ? À l’école primaire, mes notes étaient excellentes et j’étais ce qu’on peut appeler le « chouchou » des religieuses qui nous enseignaient. J’avais déjà beaucoup de facilité à écrire des textes et à les lire en y mettant toute la conviction nécessaire. C’est ainsi que j’avais le privilège de présenter les messages au « télé Vox » et de dire le mot de bienvenue pour souligner la visite annuelle du curé.Toutefois, il ne faudrait pas en déduire que j’étais une petite fille modèle. Au contraire, j’étais plutôt du genre garçon manqué. Je portais les cheveux très courts, j’escaladais allègrement les clôtures et je grimpais aux arbres. Je n’aimais pas jouer à la poupée. Je préférais galoper sur des chevaux sauvages et livrer bataille à des affreux de toutes sortes. Dans ces aventures, j’étais bien sûr le héros (et non pas l’héroïne). Malheureusement, mes cascades se terminaient bien souvent par des genoux écorchés et des pantalons déchirés, au grand désespoir de ma mère. J’adorais les animaux, quels qu’ils soient, d’autant plus que ceux-ci étaient interdits de séjour à la maison. J’utilisais mille et un stratagèmes pour introduire clandestinement des chats errants infestés de puces ou des oisillons affamés malencontreusement tombés du nid. Parmi mes plus étonnantes trouvailles, je me souviens d’un énorme rat moribond que j’avais emmailloté dans une feuille de papier journal, d’une chauve-souris à moitié endormie et d’une magnifique couleuvre rayée. Escortée par mon père, le cœur brisé, je rendais invariablement la liberté à mes protégés dans les minutes qui suivaient leur arrivée.
Racontez-nous une de vos plus grosses bêtises. J’étais une spécialiste des gaffes. Si une certaine comtesse m’avait connue, elle aurait probablement écrit Les malheurs de Sylvie plutôt que Les malheurs de Sophie. Enfin, disons que j’étais une enfant pleine d’énergie, débrouillarde, mais entêtée, plutôt désobéissante et surtout très curieuse. Ce qui m’a valu de passer bien des heures enfermée dans ma chambre, condamnée à réfléchir sur ma façon d’agir…
Quel est votre meilleur souvenir de lecture ? Une année, à Noël, ma grand-mère m’a offert la collection complète des romans de la comtesse de Ségur. J’ai savouré pleinement ces histoires, en m’attardant longuement sur les passages descriptifs et en m’identifiant à certains des personnages. Puis il y a eu les livres de la Bibliothèque verte, les Rouge et Or et, enfin, les séries de Marabout avec Bob Morane, Sylvie hôtesse de l’air, Susan Barton infirmière. Au fil de ces lectures, j’ai vécu la vie de château, j’ai combattu l’Ombre jaune, j’ai découvert l’amour dans les bras d’un séduisant pilote d’avion et j’ai rêvé de soigner un jour des malades dans un grand hôpital de New York.
Quels sont les personnages de fiction que vous préférez ? À l’école primaire, la bibliothèque offrait un choix très « diversifié » d’ouvrages portant sur la vie des saints et les martyrs béatifiés. Dominique Savio, François d’Assise, Thérèse de Lisieux figurent donc parmi les premiers héros qui ont enflammé mon imagination déjà débordante.
Quelles sont vos sources d’inspiration ? Je pense à mes souvenirs d’enfance. Je m’inspire aussi de mes enfants et de ceux des autres.
Quand et pourquoi avez-vous décidé de vous consacrer à la littérature jeunesse ? Étant moi-même chargée de cours et formatrice en littérature d’enfance et de jeunesse, j’ai longuement hésité à me lancer dans cette aventure, par crainte de ne pas être à la hauteur. Finalement, j’ai mis de côté mes appréhensions et j’ai choisi de me faire plaisir avant tout.
Que ressentez-vous quand vous écrivez un livre pour enfants ? Quand j’écris un texte, je sens tout mon être vibrer d’émotions. C’est comme si les mots créaient en moi un flot d’énergie qui me transporte. Il arrive aussi que je sois en panne d’inspiration. Ces moments-là sont très difficiles. J’ai l’impression de sombrer dans un gouffre sans fond. Je ferme alors mon ordinateur et j’invite mon chien à faire une longue promenade. Rien de tel pour me détendre et me ramener à la réalité. Je reprends très vite confiance en moi et j’ai hâte de retrouver mon écran…
Quand, où et comment travaillez-vous ? J’ai aménagé une pièce de la maison rien que pour moi. C’est mon bureau, mon vaisseau intergalactique, le jardin où je conserve précieusement mes collections de livres, la forêt sauvage au cœur de laquelle je crée mes textes et mes activités d’animation du livre. Il m’arrive parfois d’y courir à 5 heures du matin parce que je viens tout juste d’avoir une idée. J’y travaille des journées entières sans voir le temps passer.
Une petite question hors sujet pour terminer : quel est votre plat préféré ? J’adore manger. Les plats relevés et très épicés sont mes préférés. Mais si l’on veut vraiment me faire plaisir, on n’a qu’à me servir des ris de veau ou des escalopes accompagnés de pâtes et de sauce aux morilles. Miam ! Quant aux desserts, je connais quelques recettes à faire pâlir d’envie les meilleurs pâtissiers, mais je les conserve jalousement pour moi, afin de mieux gâter ceux que j’aime…
BibliographieLivres publiés chez Dominique et Compagnie
Animation(s) proposée par Sylvie Roberge
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